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Blog personnel de Guillaume Vialet : RGPD, spam et vie privée
2023-09-04T14:34:42+02:00
Guillaume Vialet
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Dotclear
Les erreurs de ZeroThune : l'équipe
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2011-07-22T13:00:00+02:00
2016-04-09T14:54:19+02:00
Guillaume Vialet
Projets
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zerothune
<p>Cinquième billet consacré au site de téléchargement de musique gratuite <strong>ZeroThune</strong>. Après <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-la-musique">la musique</a>, la <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-la-levee-de-fonds">levée de fonds</a>, <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-amorcage">l'amorçage</a> et dernièrement <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-le-produit">le produit</a>, je reviens sur l'équipe, sa structure et son rôle dans l'échec du projet.</p> <p><a href="https://vialet.org/public/startup/empty-chair.jpg" title="©theolivesociety - lasocietedolive.blogspot.com"><img src="https://vialet.org/public/startup/.empty-chair_m.jpg" alt="©theolivesociety - lasocietedolive.blogspot.com" style="display:block; margin:0 auto;" title="©theolivesociety - lasocietedolive.blogspot.com, juil. 2011" /></a></p>
<h2>5. L'équipe opérationnelle</h2>
<p>Je me rappelle de cette toute première réunion projet à la quelle je fus convié fin 2008, avant de rejoindre officiellement la <em>start-up</em> : <strong>nous étions alors 9 autour de la table</strong>. Hélas, plus jamais nous ne devions être aussi nombreux au sein de l'équipe, pour finir en général à deux ou trois personnes par réunion, quand réunion il y avait.</p>
<h3>L'équipe, noyau dur de tout projet...</h3>
<p>Le délitement et le désintérêt pour l'avancement du projet ira même jusqu'à un point que je ne pouvais alors soupçonner : il faudra par exemple près d'un mois pour que les fondateurs s'intéressent à la livraison de la version alpha du produit (<strong>ZeroThune</strong> et <strong>BabelPush</strong>), et le jour de la réunion générale qu'il leur aura été littéralement « arrachée », un des deux fondateurs ne se montrera pas (sans même s'en expliquer), quand un autre aura « testé » le produit le matin même.</p>
<p>L'équipe est pourtant <strong>le noyau dur du projet</strong> et elle commence bien entendu par les fondateurs, véritable moteur de l'entreprise. En l'occurrence ZeroThune est un projet porté par deux personnes. Pourtant, aucun des fondateurs (de même pour les associés) ne sera totalement opérationnel au sein de la société. Un <em>opérationnel</em>, c'est une personne qui consacre 5 jours par semaine, 8 heures par jour, à des tâches bien précises comme le modèle économique, la levée de fonds, les spécifications du produit, sa commercialisation, le marketing, le développement, etc.</p>
<h3>...mais personne aux commandes d'un projet ambitieux</h3>
<p>Pis, aucun des deux fondateurs n'avait d'expérience dans <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-la-musique">la (vente de) musique</a> et extrêmement peu en ce qui concerne le Web et ses composantes essentielles par rapport au projet (e-marketing, vente de fichiers, base de données qualifiées, etc.). Ce qui explique en partie la lenteur avec laquelle <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-le-produit">le produit a été conçu</a> entre 2008 et 2009, et le manque d'anticipation des obstacles et des problèmes rencontrés pendant le développement.</p>
<p>En résumé, le projet est piloté par des fondateurs qui ne connaissent pas ou peu les arcanes du Web marketing et de l'industrie du disque et qui, plus grave, n'ont pas de position opérationnelle <strong>ni même de présence physique constante</strong>. Il faudra donc parfois attendre plusieurs jours, voire des semaines, avant d'obtenir des réponses aux problématiques posées par le « terrain », rallongeant d'autant plus le temps de développement des produits. Et c'est sans parler des documents, initiatives ou réunions qui resteront parfois lettres mortes.</p>
<h3><em>« Faites-nous un site de musique »</em></h3>
<p>L'équipe opérationnelle est d'abord constituée d'un chef de projet et d'une journaliste-éditorialiste arrivée trop tôt dans le projet (et qui en est partie là encore bien trop tôt), avant d'être rejointe par un jeune développeur. Personne ne viendra plus grossir les rangs de l'entreprise en un an-et-demi de travail, malgré plusieurs projets d'embauches sans suite. Il se passera parfois plusieurs mois sans réunion générale réunissant les deux fondateurs et l'équipe opérationnelle. Cette situation ne fera malheureusement qu'empirer au fil des mois.</p>
<p>Le tandem <em>chef de projet-développeur</em> reprendra le travail réalisé en 2008 par l'un des associés (en qualité de développeur) à l'époque secondé d'un graphiste <em>freelance</em>. Ce travail initial sera très longtemps critiqué par les fondateurs car les orientations techniques et fonctionnelles alors prises furent largement incomprises (développement d'un <em>framework</em> et d'un <em>front-office</em> capable de s'adapter à l'arrivée de la musique, logiquement absente en 2008).</p>
<h3>Gérer le projet en l'absence des fondateurs</h3>
<p>Face à la dispersion de l'équipe et des efforts, il faut alors revoir la gestion documentaire du projet et les outils qui permettront à une direction « décentralisée » de suivre le projet dans ses moindres détails.</p>
<p><strong>Tout est alors concentré sur le Web</strong> au sein d'espaces dédiés : interface de gestion de projet en ligne, <strong>wiki</strong> pour la documentation et les spécifications fonctionnelles et techniques (plus rien n'est communiqué sous Word), maquettes <acronym title="Hypertext Markup Language">HTML</acronym> (<em>wireframing</em>) pour une meilleure compréhension des spécifications, <strong>blog</strong> pour continuer la veille du marché alors diffusée via une <em>mailing-list</em>, mini-portail d'accès au différents sites développées, installation d'un outil de <acronym title="Customer Relationship Management">CRM</acronym> OpenSource, etc.</p>
<p>Ces outils venant s'additionner aux habituels comptes-rendus par e-mail et points projets sous forme de plannings <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Microsoft_Project" hreflang="en">MS Project</a> hebdomadaires.</p>
<p><a href="https://vialet.org/public/startup/Interface-Flyspray-zerothune.com.jpg" title="Interface du gestionnaire de tâches"><img src="https://vialet.org/public/startup/.Interface-Flyspray-zerothune.com_m.jpg" alt="Interface du gestionnaire de tâches" style="display:block; margin:0 auto;" title="Interface du gestionnaire de tâches" /></a></p>
<p>Malgré ces outils, nombre de sujets seront oubliés ou des questions déjà traitées répétées en réunion ou au détour d'un appel téléphonique. Et la fréquence d'envoi des e-mails sera même critiquée :<strong> trop nombreux !</strong></p>
<p>Enfin, au sortir de l'été 2010 une personne s'invitera dans le projet, provoquant un coup d'arrêt aux développements en cours et sèmera la confusion aux niveaux stratégique et opérationnel. A son initiative, l'équipe opérationnelle finira par imploser à la fin du mois d'octobre et son seul et unique développeur se verra demander de travailler non plus pour ZeroThune mais pour un projet étranger à l'entreprise.</p>
<p>Cette situation perdurera jusqu'à la perte des bureaux, le 30 novembre, date qui marquera la fin de l'équipe opérationnelle et qui mènera l'entreprise vers le dépôt de bilan puis le redressement judiciaire, non sans avoir avant cela licencié tous ses salariés.</p>
<p>Tout comme <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-la-levee-de-fonds">l'absence de levée de fonds</a>, conséquence directe de <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-amorcage">la stratégie financière</a>, les moyens humains et l'implication personnelle des fondateurs n'auront jamais vraiment correspondu aux ambitions prêtées au projet.</p>
<h3>Quelques conseils</h3>
<ul>
<li>Mettez <strong>la technique au cœur de votre projet</strong>.</li>
<li>Sachez associer ou <strong>intéresser les salariés</strong> qui sont « essentiels » au projet, à la bonne conduite de l'entreprise, etc.</li>
<li>En tant qu'entrepreneur <strong>sachez déléguer vos tâches</strong> et partager avec des salariés de confiance vos prises de décisions, vos responsabilités, etc.</li>
<li>Ne vous laissez pas submerger par l'administratif, la négociation de la dette, etc. sous peine de perdre le fil du projet.</li>
<li>Votre <strong>présence physique est essentielle</strong>.</li>
<li>Sachez bien gérer les réunions et soyez strict avec l'ordre du jour (ne débarquez jamais les mains dans les poches avec un « <em>alors, quoi de neuf ?</em> »).</li>
<li>Si vous devez déléguer vos responsabilités, <strong>définissez un mandat clair</strong> à votre équipe, des objectifs et des moyens pour les atteindre.</li>
<li>Et n'oubliez pas « <em>qu'à vouloir courir plusieurs lièvres à la fois, on risque d'en attraper aucun</em> ».</li>
</ul>
<p><em>Crédit photo : <a href="http://lasocietedolive.blogspot.com/" hreflang="fr">©theolivesociety</a>, tous droits réservés</em></p>
Les erreurs de ZeroThune : le produit
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2011-07-17T00:51:00+02:00
2016-04-09T14:54:19+02:00
Guillaume Vialet
Projets
data-mining
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musique
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zerothune
<p>Quatrième partie de ma série consacrée au projet <strong>ZeroThune</strong>. Nous abordons cette fois-ci le produit <acronym title="Business to business">B2B</acronym> de prospection commerciale en marketing direct développé par la société Urban Musique.</p> <p><a href="https://vialet.org/public/startup/2691201854_0f6e12d173_b.jpg" title="2691201854_0f6e12d173_b.jpg"><img src="https://vialet.org/public/startup/.2691201854_0f6e12d173_b_m.jpg" alt="2691201854_0f6e12d173_b.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Le diable se cache dans les détails, copyrights James Davidson" /></a></p>
<h2>4. Un produit qui se cherche</h2>
<p>Puisque l'engouement pour le téléchargement gratuit est si fort et que le besoin de trouver de futurs clients pour les marques l'est tout aussi, pourquoi ne pas proposer du <strong>téléchargement sponsorisé par des marques</strong> qui toucheraient de nouveaux prospects et engrangeraient de nouvelles ventes ?</p>
<p>Cette équation, pleine de bons sens, a pourtant difficilement accouché d'un modèle économique.</p>
<p>Élaborer un modèle économique basé sur <strong>un produit qui coûte cher</strong> (la musique) et une <strong>source de revenus extrêmement variable</strong>, voire incertaine (le <em>lead</em> qualifié), s'est révélé extrêmement complexe dès les premières phases du projet. D'abord lorsqu'il a fallu dessiner les contours du système (<em>sponsoring</em> simple ? Qualification ? Recrutement ? Fidélisation ? Tout ça à la fois ?) puis lorsqu'il a fallu ensuite développer le produit avec les moyens et les ambitions du moment, c'est-à-dire à faible coût (y compris la partie fonctionnement et commercialisation qui devaient être entièrement « automatisés »), le plus rapidement possible et la recherche d'une rentabilité quasi-immédiate.</p>
<p><strong>Le produit a souffert d'un manque de spécifications</strong> qui n'ont réellement été arrêtées qu'à la fin de l'année 2009, malgré une volonté affichée de rajouter toujours plus de wagons à un train pourtant bloqué en gare, soit dans le but de séduire d'éventuels investisseurs et répondre à un effet de mode, soit pour viabiliser le modèle économique en accumulant les centres de profits.</p>
<p>Il s'est donc écoulé plus d'une année et demi entre le lancement du projet (2008) et la possibilité pour l'équipe technique d'en entreprendre la mise en œuvre. Mais il faudra tout de même que cette équipe technique arrête d'elle-même les spécifications et les réflexions autour de nouvelles idées afin d'espérer développer un produit simplifié par la force des choses.</p>
<h3>L'encyclopédie de la musique</h3>
<p>Ce retard dans l'écriture des spécifications s'explique d'abord par le fait que le projet se voulait un <strong>site de téléchargement de musique en ligne adossé à une encyclopédie</strong>. La musique et son contenu associé tenant alors une place essentielle, un temps précieux fut consacré à la réflexion sur ses possibles formes et son inévitable <strong>monétisation</strong>. Le tout devant former un ambitieux <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Wiki" hreflang="fr">wiki</a> parfois pompeusement qualifié de <strong>« Google de la musique »</strong>.</p>
<p>Or, la mise en place d'un tel site, après avoir échoué en 2008 (échec qui se répétera un an plus tard, pour les mêmes raisons : pas de catalogue de musique disponible) s'est très vite heurtée à la mi-2009 à une des réalités occultées du projet : la nécessité d'effectuer <strong>de lourds investissements financiers</strong> et de <strong>longues négociations</strong> (catalogue musical, <em>back-office</em>, etc.) auprès des majors, agrégateurs et maisons de disque. Ces « barrières à l'entrée » n'avaient semble-t-il pas ou peu été anticipées.</p>
<p>Sans pour autant tirer les conclusions de ces deux échecs relatifs, l'accent fut mis sur le deuxième volet du projet, c'est-à-dire l'outil permettant de monétiser l'audience et les données personnelles accumulées sur ZeroThune. Outil ambitieux qui deviendra plus tard le <strong>BabelPush</strong> (le « AdWords » du fichier qualifié).</p>
<p>Il n'y avait donc plus <em>un</em> produit (ZeroThune Musique) mes <em>deux</em> à développer en parallèle avec toujours les mêmes moyens humains (nous y reviendrons dans un prochain billet). Et ce deuxième produit héritera des mêmes carences que son prédécesseur (absence de spécifications et « empilement » d'idées).</p>
<p><a href="https://vialet.org/public/marketing/capture-ecran-BabelPush.jpg" title="Capture d'écran version bêta du BabelPush"><img src="https://vialet.org/public/marketing/.capture-ecran-BabelPush_m.jpg" alt="Capture d'écran version bêta du BabelPush" style="display:block; margin:0 auto;" title="Capture d'écran version bêta du BabelPush" /></a></p>
<p>Du seul point de vue du modèle économique et de son incarnation - le <em>business plan</em> - les produits étaient <strong>beaucoup plus nombreux</strong> : publicité au <acronym title="Coût pour mille">CPM</acronym>, co-registration, location de données non qualifiées, cash-back, panels (sondages), questionnaires et newsletters sponsorisés, vente de titres (en direct puis via l'affiliation avec <strong>Amazon</strong> lorsqu'il a enfin été admis que la musique coûtait trop cher au projet), etc.</p>
<p>En somme, <strong>un modèle complexe et peu lisible</strong>, difficile à mettre en œuvre autant techniquement que commercialement, surtout dans des délais évidemment toujours très courts.</p>
<h3>Le paradoxe de l'œuf et de la poule</h3>
<p>Et tous ces modèles souffraient d'une terrible inertie : celle de <strong>la taille de la base de données qualifiées</strong>. Pas de membres, pas de données. Pas de données, pas de ventes. Pas de ventes, pas d'argent à redistribuer. Et pas d'argent, pas de musique à télécharger (donc pas de membres...). Et comment contraindre des internautes à répondre à des centaines de questions sans leur donner le moindre morceau ?</p>
<p>Ces différentes sources de revenus n'avaient d'autre but que de viabiliser le modèle voulu pour le BabelPush et ZeroThune, modèle empêtré dans cette double problématique : comment réussir à la fois à amasser suffisamment de profils qualifiés d'internautes et les vendre à des annonceurs en mal de prospects ?</p>
<p>Le BabelPush devait aussi répondre <strong>au soucis du livrable</strong> : l'annonceur n'achète pas une adresse e-mail qualifiée (nominative, segmentée, etc.), mais utilise un outil de prospection à la mécanique particulière qui n'offrait pas la possibilité de « travailler » sa cible par actions successives. On achète donc un contact en « <em>one shot</em> » comme on achèterait un clic sur un lien sponsorisé à Google. Or, la prospection ne fonctionne pas tout à fait de cette façon quand il s'agit de fichiers.</p>
<p>Pourtant, une solution avait déjà été évoquée au tout début du projet quand il était avant tout question de <strong>fidélisation</strong>. On éliminait ainsi le problème du recrutement extrêmement coûteux d'internautes qu'il faut ensuite qualifier à coup de musique gratuite. Ce sera d'ailleurs en partie le modèle retenu par la société <a href="http://www.myfangroup.com/" hreflang="fr">MyFanGroup</a> et l'orientation récente de <a href="http://guvera.com" hreflang="en">Guvera</a>.</p>
<p>Une consultante nous mettra très tôt sur une seconde piste qui restera inexploitée : obtenir gratuitement la récompense grâce à un mécanisme de compensation (c'est sur ce modèle que s'est développé le catalogue de cadeaux de <strong>Maximiles</strong>). La musique n'était alors plus à avancer aux maisons de disque et payée rubis sur l'ongle.</p>
<p>Enfin, à l'instar du modèle de <strong>Mailorama</strong>, très proche de ZeroThune, ou encore de l'affiliation et du <em>cash-back</em> en général, tous basés sur l'accumulation de points, le modèle économique retenu n'a pas permis de faire en sorte que la récompense (le téléchargement d'un titre) soit immédiate. Comment le public aurait-il accueilli une telle formule ? Ne serait-ce que pour proposer un premier titre gratuit, la société aurait du bénéficier d'une grosse trésorerie, difficilement envisageable <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-la-levee-de-fonds">faute de levée de fonds</a>.</p>
<p>Mais cette accumulation « forcée » de points allait à l'encontre de l'idée initiale, qui était le <strong>téléchargement immédiat, légal et gratuit</strong>. Modèle qu'a très vite développé le concurrent <a href="http://www.beezik.com" hreflang="fr">Beezik</a> dès juin 2009...</p>
<p><em>Crédit photo : <a href="http://www.flickr.com/photos/x180/2691201854/" hreflang="en">James Davidson</a>, tous droits réservés</em></p>
Les erreurs de ZeroThune : l'amorçage
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2011-06-25T23:20:00+02:00
2016-04-09T14:54:19+02:00
Guillaume Vialet
Projets
funding
major
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zerothune
<p>Troisième partie de ma série d'articles <em>post mortem</em> consacrés à la start-up <strong>ZeroThune</strong>, projet de développement d'un site de téléchargement de musique gratuite, consacré ici à son financement.</p> <p><a href="https://vialet.org/public/startup/5524669257_ab67585fd0_z.jpg" title="Start par Jake et Lindsay Sherbert, tous droits réservés"><img src="https://vialet.org/public/startup/.5524669257_ab67585fd0_z_m.jpg" alt="Start par Jake et Lindsay Sherbert" style="display:block; margin:0 auto;" title="Start par Jake et Lindsay Sherbert, tous droits réservés" /></a></p>
<h2>3. De l'utilisation du fond d'amorçage</h2>
<p>Nous avons vu dans les deux premiers billets que <strong>ZeroThune</strong> s'attaquait <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-la-musique">au marché de la musique</a> où les investissements à concéder pouvaient se révéler lourds, sans pour autant activement <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-la-levee-de-fonds">chercher les fonds nécessaires</a> au développement et au lancement de ses produits.</p>
<p>Au lieu de cela, la mise sur le marché et la rentabilité devaient être les plus rapides possibles. Ce qui suppose deux choses :</p>
<ol>
<li>Avoir un projet <strong>bien mûri</strong> et parfaitement documenté.</li>
<li>Disposer d'un <strong>fond d'amorçage</strong> (<em>seed funding</em>) suffisant pour aller au bout du développement et débuter la commercialisation.</li>
</ol>
<p>Nous reviendrons ultérieurement sur le point n°1. Intéressons-nous à l'amorçage et l'utilisation qui fut faite de ce capital de départ.</p>
<h3>Des ambitions supérieures aux moyens disponibles...</h3>
<p>Dès le départ, la capacité d'investissement du co-fondateur de ZeroThune reste inconnue, du moins pour l'équipe opérationnelle (c'est-à-dire votre serviteur dans les premiers mois du projet). Ces fonds apparaissent cependant « limités » et le développement se doit d'être très rapide.</p>
<p>Une levée de fonds est alors censée prendre le relais, mais la recherche oscille entre le besoin flagrant d'argent et la croyance en un modèle auto-suffisant. Elle n'est donc pas prioritaire. Reste alors le développement du site.</p>
<p><strong>Très ambitieuses</strong> (Google ou Wikipédia de la musique, moteur graphique de jeux-vidéo, interface à la iPad, etc.), les discussions et spécifications se heurtent très tôt aux réalités du marché de la musique d'une part, et des contraintes de développement d'autre part. Les premières sont ignorées (négocier pied à pied avec les majors semblant alors <em>possible</em> aux fondateurs), les secondes éludées. L'informatique n'est qu'un gros lego, après tout. Il suffit donc d'assembler des pièces préexistantes.</p>
<p>Au lieu de recruter plusieurs développeurs et mettre l'accent sur ce qui deviendra le <strong>BabelPush</strong>, les moyens alloués au projet ne permettent qu'une seule embauche. Après avoir provisoirement abandonné le « <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-le-produit">Push</a> » au profit d'un site de vente de musique en ligne et perdu plus de trois mois de développements non stratégiques, le lancement ne viendra pas : il faut en effet débourser <strong>120 K€ de droits d'accès au catalogue</strong> d'une seule major (sur une année) et encore 25 K€ afin de sous-traiter le développement et la gestion de notre <em>back office</em> musical (qui nous aurait pris des mois de travail).</p>
<p>Par la force des choses, et faute de moyens conséquents, l'équipe technique est de nouveau réassignée au développement du BabelPush - en fait je nous réassigne ;-) - qui n'a jusque-là pas bénéficié d'un réel travail de spécifications. Dans le même temps, le dernier fournisseur du site de musique n'est plus payé. Sans capitaux, son lancement est définitivement compromis.</p>
<h3>...et des moyens accordés au compte-goutte</h3>
<p><strong>Une somme à 6 chiffres</strong> aura finalement été investie dans le projet mais sur<strong> plus de deux ans-et-demi</strong>, ce qui se révélera être le minimum pour faire fonctionner des bureaux et deux salariés sur une période aussi longue. Ce qui signifie que les fonds ont été débloqués et <strong>alloués au projet petit à petit</strong> et hélas, sans véritable planification.</p>
<p>Que se serait-il passé si cette somme avait été immédiatement disponible <strong>les 12 premiers mois du projet</strong> ? Et coordonnée avec une véritable recherche de fonds, sur la base de spécifications fonctionnelles claires élaborées en 2008 (c'est-à-dire avant de recruter les salariés et de lancer les développements) ? On est en droit de se poser la question. Sans doute la situation aurait été très différente.</p>
<p>Bien entendu, sans levée de fonds, le projet se serait fatalement arrêté. Mais disposant d'un produit plus abouti, les chances de trouver un <em>business angel</em> ou un repreneur auraient été sûrement bien meilleures qu'elles ne le sont aujourd'hui. Et il sera difficile en l'état actuel des choses de trouver un partenaire capable de supporter financièrement la reprise et surtout le lancement commercial du projet.</p>
<h3>L'opérationnel « aveugle »</h3>
<p>Les sommes investies dans le projet m'ont toujours été révélées <em>a posteriori</em> : impossible donc, à mon niveau opérationnel, d'anticiper des phases clés du projet et donc de déterminer la vitesse de développement du site (de quels moyens vais-je disposer ? De combien de temps ? etc.).</p>
<p>Forcément lancés à l'aveuglette, plusieurs recrutements (développeur, graphiste) seront ainsi entrepris sans qu'ils puissent aboutir, faute d'argent. Idem pour les fournisseurs associés au projet et les nombreuses pistes de développement envisagées.</p>
<p>En l'absence de liens forts entre l'opérationnel (l'équipe de développement) et le stratégique (le montant et la disponibilité des fonds), <strong>le pilotage n'a pu se faire qu'à « l'aveuglette »</strong>, sans qu'aucune sonnette d'alarme ne soit vraiment prise en compte.</p>
<p>Une vision à très court terme, grevée par des moyens limités (bien qu'il s'agisse souvent de la marque de fabrique d'une <em>startup</em>) a fini par enfermer l'entreprise dans une gestion compliquée de sa trésorerie, lui faire abandonner toute planification stratégique, rechercher la « <em>killer-app</em> » qui la sauverait, avec le risque de désorienter et démotiver ses employés ainsi que ses indispensables partenaires.</p>
<p>Quel était justement le produit développé, reposant à la fois sur le marché de la musique numérique et celui du <strong>marketing-direct</strong> ? La réponse à cette question fera l'objet d'un prochain billet.</p>
<h3>Quelques conseils</h3>
<ul>
<li>Sachez <strong>faire correspondre vos ambitions à vos moyens</strong>, quitte à développer votre idée en plusieurs étapes.</li>
<li>Ne vous lancez pas dans le recrutement de collaborateurs sans avoir planifié l'allocation des fonds.</li>
<li>Ne comptez pas sur vos fournisseurs pour réduire ou étaler l'investissement nécessaire au développement de votre site (mais sachez leur serrer la vis !).</li>
<li><strong>Entourez-vous de spécialistes</strong> et écoutez-les : ils sauront vous aider à planifier votre projet, identifier les écueils, etc.</li>
<li>L'amorçage doit vous amener à votre première levée de fonds, et non pas à lancer votre produit.</li>
<li>Considérez-vous, fondateurs, comme les premiers « employés » de votre entreprise : <strong>montrez l'exemple</strong>.</li>
</ul>
<p><em>Crédit photo : <a href="http://www.flickr.com/photos/jakeandlindsay/5524669257/" hreflang="en" title="Flickr">Jake et Lindsay Sherbert</a></em></p>
Nouvelle interface d'admin pour Dotclear
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2011-05-24T12:15:00+02:00
2013-09-28T18:00:58+02:00
Guillaume Vialet
Projets
blog
dotclear
maintenance
<p>Avec le passage à la <a href="http://fr.dotclear.org/blog/post/2011/05/16/Dotclear-2.3" hreflang="fr">version 2.3.0</a> (j'avais omis d'effectuer la précédente mise à jour), <strong>Dotclear</strong> se dote d'une nouvelle interface d'administration (entre autres nouveautés).</p> <p><a href="https://vialet.org/public/dotclear/dotclear-admin-interface-2.3.0.jpg" title="Interface d'administration de Dotclear 2.3.0"><img src="https://vialet.org/public/dotclear/.dotclear-admin-interface-2.3.0_m.jpg" alt="Interface d'administration de Dotclear 2.3.0" style="display:block; margin:0 auto;" title="Interface d'administration de Dotclear 2.3.0, mai 2011" /></a></p>
<p>Le <em>look</em> plus épuré que la précédente version, n'est pas sans rappeler le code couleur de <strong>Wordpress</strong>, son grand « concurrent ». Un nouveau <a href="http://dryicons.com/">jeu d'icônes</a> a fait son apparition.</p>
<p>La nouveauté la plus appréciable est sans doute le menu <strong>favoris</strong> qui vous permettra d'ajouter à cette liste les pages les plus couramment utilisées dans votre interface de blog préférée.</p>
<p>J'en ai profité pour faire un peu le ménage dans la gestion de mon thème personnalisé, en regroupant les modifications des fichiers templates <acronym title="Hypertext Markup Language">HTML</acronym> dans un dossier <em>ad hoc</em>. Merci à <a href="http://ductile.dotaddict.org/post/2011/05/23/Construire-un-th%C3%A8me-Jour-1" hreflang="fr">la communauté</a> de m'avoir mis sur la bonne voie !</p>
<p>Bonnes mises à jour à vous (tout s'est très bien passé pour moi - pour une fois devrais-je dire :-) ) et bonnes découvertes des nouvelles fonctionnalités !</p>
Les erreurs de ZeroThune : la levée de fonds
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2011-05-19T14:33:00+02:00
2016-04-09T14:54:19+02:00
Guillaume Vialet
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zerothune
<p>Suite d'un précédent billet consacré au projet <strong>ZeroThune</strong>, site de téléchargement de musique gratuite auquel j'ai participé pendant près de deux ans et pour lequel je donne mon avis sur les raisons de cet échec.</p> <h2>2. Une levée de fonds qui tarde à venir</h2>
<p>Dans <a href="https://vialet.org/blog/post/2011/05/Les-erreurs-de-ZeroThune-la-musique">un précédent billet</a>, nous avons vu les difficultés liées au modèle économique d'un site de téléchargement de musique. Un marché fragile, où deux des fournisseurs potentiels de ZeroThune, <a href="http://jiwa.fm" hreflang="fr">Jiwa</a> et <a href="http://wmihost.net/" hreflang="fr">WMI</a> (qui devaient fournir des services dits de <em>backoffice</em>) ont d'ailleurs depuis déposé bilan. :-(</p>
<p><a href="https://vialet.org/public/startup/4986290249_f7fb7c2742_z.jpg" title="Crédit photo : Howard Lake"><img src="https://vialet.org/public/startup/.4986290249_f7fb7c2742_z_m.jpg" alt="Crédit photo : Howard Lake" style="display:block; margin:0 auto;" title="Crédit photo : Howard Lake, mai 2011" /></a></p>
<p>La levée de fonds est <strong>la première chose à laquelle l'entrepreneur doit s'atteler</strong>. C'est une des conditions de la réussite - ou de l'échec - de tout projet car sans argent, point d'investissement humain, technique et structurel.</p>
<p>Malgré le fait qu'un site de téléchargement de musique - quel que soit son modèle - nécessite <strong>de lourds investissements</strong> pour, ne serait-ce que se lancer avant de rencontrer son public et toucher son marché, la recherche de fonds n'a pas été l'immédiate priorité du projet avant la fin 2009. Plus d'une année s'est écoulée (le projet s'est lancé en 2008) avant qu'un cabinet ne soit mandaté pour effectuer cette indispensable mission.</p>
<h3>Le temps, c'est de l'argent (et inversement)</h3>
<p>Pourquoi avoir laissé filer le bien le plus précieux d'une jeune entreprise innovante, c'est-à-dire le temps ? En faisant <strong>un triple pari très audacieux</strong>.</p>
<p>Il a en effet été très vite envisagé que le projet pourrait être <strong>auto-financé</strong> par le principal bailleur de fonds et co-fondateur du site ZeroThune. Cette position reposait en partie sur une analyse partielle des composantes techniques et commerciales du projet, menant au deuxième pari : celui d'un site <strong>développé rapidement</strong> et à moindre coût (le mythe de « l'informatique Lego » où tout n'est qu'assemblage de composants déjà existants - et gratuits). Enfin, les fondateurs tablèrent sur <strong>une commercialisation et une rentabilité rapide</strong> de l'offre<strong> </strong>afin d'en assurer la survie puis la croissance.</p>
<p>Le modèle économique a ainsi été « torturé » afin d'être conforme à cette vision plutôt que de prendre la pleine mesure d'un marché et de ses caractéristiques. Les sommes demandées dans les différentes versions du dossier financier ou de l<em>'exective summary</em> seront dès lors très élastiques. <strong>De nombreuses sources de revenus s'y empileront</strong> afin d'atteindre toujours plus vite le <em>break-even</em>, du moins sur le papier.</p>
<h3>Une triple prise de risque</h3>
<p>Malgré cette triple prise de risque dans la définition de ce projet (développement rapide, auto-financé et rentabilité rapide), aucun « plan B » n'a réellement été envisagé bien qu'il suffisait qu'un seul des postulats de départ ne se vérifie pas pour mettre en péril l'ensemble du projet. Si ce n'est solliciter encore et toujours le bailleur de ZeroThune et le convaincre de financer mois après mois l'aventure.</p>
<p>La recherche de fonds elle-même fut freinée par ce triple axiome, et c'est à un cabinet sans véritable expérience dans le domaine des <acronym title="Nouvelles technologies de l'information">NTIC</acronym> que le dossier sera confié, dont le principal argument aura été de ne pas réclamer d'honoraires, avec des conséquences connues : <strong>aucun investisseur réellement intéressé</strong> par le projet.</p>
<p>Ce choix est d'ailleurs intimement lié à l'erreur suivante, c'est-à-dire l'utilisation qui fut faite de la mise de départ. Mais ceci fera l'objet d'un autre billet...</p>
<h3>Quelques conseils</h3>
<ul>
<li>La levée de fonds doit être <strong>votre priorité</strong>, en parallèle du développement technique et commercial, dès le premier jour de votre projet.</li>
<li><strong>Fixez-vous des limites</strong> et des dates butoirs, jamais à plus de 6 mois et posez-vous les bonnes questions : avez-vous atteint vos objectifs ? Quels ont été les problèmes rencontrés ? Que faut-il en conclure pour la suite du projet ?</li>
<li>Prenez le temps de bien penser votre projet en termes de dépenses et de revenus et <strong>ne vous lancez pas trop tôt dans les développements</strong> sans savoir où vous allez.</li>
<li>Faites un <em>business plan</em> : je lis souvent que ce document serait devenu inutile, mais il doit être au contraire <strong>votre feuille de route</strong> avant d'être le sésame de votre levée de fonds. Il est là pour révéler les forces et les faiblesses de votre projet.</li>
<li>Ne tentez jamais de masquer la situation réelle de l'entreprise à vos associés et investisseurs (ni à vous même, d'ailleurs...).</li>
</ul>
<p><em>Crédit photo : <a href="http://www.flickr.com/photos/howardlake/4986290249/lightbox/#/photos/howardlake/4986290249/" hreflang="en">Howard Lake</a> sous licence Creative Commons.</em></p>
Les erreurs de ZeroThune : la musique
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2011-05-17T11:28:00+02:00
2016-04-09T14:54:19+02:00
Guillaume Vialet
Projets
majors
mp3
musique
projet
startup
zerothune
<p><strong>ZeroThune</strong> : vous n'avez sans doute jamais entendu parler de ce site. Pourtant ce projet fête ses trois ans. J'y ai moi-même œuvré pendant deux années en tant que chef de projet et tout premier salarié, de janvier 2009 à janvier 2011.</p> <p>Ayant quitté la société suite à son dépôt de bilan et sa mise en <a href="http://www.societe.com/societe/urban-musique-339809014.html">redressement judiciaire</a>, j'aborderai dans ces colonnes les différents aspects qui, selon mon analyse, ont mené le projet à sa perte en janvier 2011. Je pense qu'ils sont riches en enseignements et méritent d'être partagés avec vous.</p>
<h2>1. Le choix d'un site de téléchargement</h2>
<p><img src="https://vialet.org/public/musique/zerothune/zt_logo_ombre_5.jpg" alt="Logo de ZeroThune - copyright Urban Musique" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Logo de ZeroThune - copyright Urban Musique" />Le projet, initié début 2008, se proposait de « <em>trouver une solution au problème du téléchargement pirate de musique</em> ». Beaucoup de choses ont été dites et faites depuis <a href="https://vialet.org/blog/tag/hadopi" hreflang="fr">à ce sujet</a>.</p>
<p>L'industrie du disque est grevée par deux problèmes majeurs : d'un côté l'enracinement du piratage sous de multiples formes dont la plus répandue étant le téléchargement <acronym title="Peer to Peer">P2P</acronym>. On estime ainsi qu'aux États-Unis, <strong>80% de la musique téléchargée</strong> l'est de manière illicite. De l'autre, ce secteur est freiné par les réticences des acteurs de la musique, producteurs en tête, face à la montée du numérique et l'érosion des ventes physiques.</p>
<p>Ouvrir un service de distribution de musique numérique aujourd'hui revient à se heurter à <strong>ces deux barrières à l'entrée</strong> : changer la mentalité d'une majorité de consommateurs d'une part et celle d'une industrie qui n'a pas encore pris le parti du numérique d'autre part. Industrie qui est amenée à exiger des avances astronomiques (de 120.000 euros pour <strong>Universal Music</strong> jusqu'à 400.000 euros pour <strong>EMI</strong>), parfois exiger des parts dans le capital de <em>start-up</em> au risque de fausser la concurrence, quand elle n'éconduit tout simplement pas les projets qui lui sont présentés.</p>
<p>Financièrement parlant, lancer un site de musique en ligne représente un investissement <strong>d'un à deux millions d'euros</strong> et une bonne année (et demi) de négociation avec la myriade de catalogues du marché français, sans aucune garantie de succès. Même lorsque vous êtes un <strong>Spotify</strong> ou un <strong>Google</strong>, comme l'actualité récente nous l'a rappelé.</p>
<h3>Une rentabilité difficile à obtenir</h3>
<p>Indépendamment de ce lourd investissement, un titre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/MPEG-1/2_Audio_Layer_3" hreflang="fr" title="MP3 sur Wikipédia">MP3</a> est vendu par les maisons de disque entre <strong>0,69 €</strong> et <strong>1,12 €</strong> hors taxes (TVA et <acronym title="Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique">SACEM</acronym>) et hors <em>royalties</em> perçues <a href="http://www.mp3licensing.com/royalty/" hreflang="en">par le consortium</a> qui détient les droits du format <acronym title="MPEG-1/2 Audio Layer 3">MP3</acronym>.</p>
<p>En admettant que le site <em>vende</em> sa musique plutôt que de l'offrir, la marge réalisée est quasi-inexistante. Il est donc très difficile de vivre du téléchargement. La rentabilité s'obtient avec la lente augmentation des ventes s'étalant sur plusieurs années et une diversification des services proposés (packs, abonnements, etc.). Lorsque chaque titre téléchargé doit être compensé <strong>par des revenus publicitaires</strong>, l'équation semble encore plus complexe.</p>
<p>Dans le domaine de la vente de titres, le secteur est totalement verrouillé par <strong>Apple</strong> et de quelques acteurs se partagent âprement les miettes restantes : <strong>Amazon</strong>, <strong>Fnac.com</strong>, <strong>Virgin Mega</strong>, <strong>Qobuz</strong>, <strong>Starzik</strong> ou <strong>musicMe</strong>. Du côté du gratuit, seul <strong>Beezik </strong>semble avoir trouvé la bonne formule grâce à la niche qu'il occupe (le « spot publicitaire plein écran garanti »). <strong>Airtist</strong> a récemment fermé boutique, faute de revenus publicitaires suffisants.</p>
<p>Enfin, le marché s'oriente maintenant vers l'abonnement et le <em>streaming</em> (et dernièrement vers les <em>music file lockers</em>) et non plus le téléchargement à la carte, le tout basé sur un modèle <em>freemium</em> (des services gratuits et limités amenant à la souscription de formules payantes) et reposant sur une vaste gamme de supports (site Web, logiciel et application mobile/tablette).</p>
<p>En conclusion, <strong>la vente de musique en ligne n'est pas une activité rentable à court ou moyen terme</strong> sur un marché qui se cherche encore énormément. Il y règne une grande instabilité alimentée par une farouche concurrence et un verrouillage en règle de la part d'Apple et des Majors. Le rapide et inexorable déclin des ventes et les nombreux « nouveaux » modèles économiques supposés redresser la barre ont rendu les maisons de disque particulièrement méfiantes vis à vis de ces startups qui leur ont déjà coûtés beaucoup d'argent par le passé (comme <strong>SpiralFrog</strong> aux États-Unis) ou ont fait long-feu (<a href="http://www.airtist.com/Blog/" hreflang="fr">Airtist</a> en France).</p>
<p>Dans le domaine du « tout gratuit », le modèle du <strong>téléchargement immédiat</strong> est prédominant (Beezik, <strong>Guvera</strong> dont j'ai souvent parlé <a href="https://vialet.org/blog/?q=guvera" hreflang="fr">ici</a> en <em>B2C</em> ou <a href="http://www.musicinteractive.com/" hreflang="en">Music Interactive</a>, <a href="https://vialet.org/blog/post/2010/12/A-la-decouverte-de-FreeAllMusic" hreflang="fr">Free All Music</a> ou <a href="http://www.myfangroup.com/" hreflang="fr">MyFanGroup</a> en <em>B2B</em>), ce qui n'est pas sans handicaper un service basé sur un mécanisme en deux temps (accumulation de points avant téléchargement) adopté par ZeroThune, comme nous le verrons plus tard.</p>
<h3>Quelques conseils</h3>
<ul>
<li>Prenez le temps <strong>d'étudier votre marché</strong>, ses règles de fonctionnement, ses acteurs : vos futurs fournisseurs, partenaires et clients.</li>
<li>Plongez-vous dans la lecture de quelques livres ; pour la musique les références sont <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/270714858X/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&tag=mp34free-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=270714858X" hreflang="fr" title="L'industrie du disque">nombreuses</a> et toutes <a href="http://www.irma.asso.fr/-Boutique-en-ligne-" hreflang="fr" title="La boutique en ligne de l'Irma">excellentes</a>, y compris magazine avec <a href="http://boutique.editions-lariviere.fr/site/abonnement-musique-info-636-4-7.html" hreflang="fr">Musique Info</a>.</li>
<li>Ne mettez pas la charrue avant les bœufs : négociez les différents contrats avant de monter une équipe technique, tributaire du résultat de ces négociations.</li>
<li>Rencontrez les acteurs de votre future activité, y compris vos concurrents. Votre « idée géniale » a certainement déjà été envisagée, développée, testée... et vous gagnerez un temps précieux à innover dans un domaine réellement inexploité.</li>
</ul>
Mise en ligne d'un site minimaliste
urn:md5:334f8e42cc2d113fee553634dc33da58
2011-05-11T00:46:00+02:00
2013-06-14T22:21:08+02:00
Guillaume Vialet
Projets
design
portfolio
website
<p>J'ai toujours beaucoup aimé le concept des « <strong>one page websites</strong> », minimalistes par nature et qui ont fleuris il y a quelques années à force de <em>Javascript</em> et de design épurés, colorés, etc. selon les goûts.</p> <p><a href="https://vialet.org/public/divers/guillaumevialet-com-screenshot.png" title="Capture d'écran du site guillaumevialet.com"><img src="https://vialet.org/public/divers/.guillaumevialet-com-screenshot_m.jpg" alt="Capture d'écran du site guillaumevialet.com" style="display:block; margin:0 auto;" title="Capture d'écran du site guillaumevialet.com, mai 2011" /></a></p>
<p>La mode est donc aux <strong>mini-sites</strong> ou « vCard » comme j'aime à les appeler : une page présentant très rapidement une personne, en mettant bien entendu l'accent sur ses activités sociales sur le Web. L'idée viendrait du Webdesigner <a href="http://timvandamme.com/" hreflang="en">Tim Van Damme</a>, pour la petite histoire.</p>
<p>J'ai donc cédé à la tentation et procédé à l'installation d'un <strong>Wordpress</strong> associé au <a href="http://blue-anvil.com/archives/minicard-theme-for-wordpress-a-cool-free-business-cardsocial-network-theme/" hreflang="en" title="Thème Wordpress MiniCard">thème MiniCard</a> que l'on doit à Mike Jolley et que je trouve plutôt réussi.</p>
<p>J'ai pour cela utilisé un nom de domaine dormant jusque là, <a href="http://www.guillaumevialet.com" hreflang="fr">guillaumevialet.com</a> et son alias <em>guillaume-vialet.com</em>.</p>
<p>Je n'exploite pour l'instant pas toutes les possibilités offertes par ce thème - que j'achèterai très probablement s'il me donne entière satisfaction - et le ferai évoluer dans les semaines à venir...</p>
<p>N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez du concept et de ce mini site en particulier. ;-)</p>
Passage à la version 2.2.2 de Dotclear
urn:md5:8b2dfaf2503ed32cbe176df83497faa6
2011-01-20T15:46:00+01:00
2013-09-28T18:02:18+02:00
Guillaume Vialet
Projets
dotclear
maintenance
plugin
<p>L'équipe de <strong>Dotclear</strong> vient d'annoncer <a href="http://fr.dotclear.org/blog/post/2011/01/16/Dotclear-2.2.1" hreflang="fr">une version intermédiaire</a> de son moteur de blogging qui corrige au passage une faille de sécurité.</p> <p>Cette mise à jour peut provoquer quelques soucis notamment au niveau de la <strong>compatibilité avec certains plugins</strong>. Je vous invite à consulter <a href="http://forum.dotclear.net/viewtopic.php?pid=298606#p298606" hreflang="fr">ce thread du forum</a> de Dotclear afin de récupérer les versions compatibles avec la <del>2.2.1</del> <a href="http://fr.dotclear.org/download" hreflang="fr">2.2.2</a> de vos <em>plugins</em> préférés.</p>
<p>A noter que cette version ajoute la possibilité d'indiquer un titre à vos liens dans la pop-up de création. Bien utile notamment pour l'optimisation du référencement ;-)</p>
<p>Enfin, j'en profite pour saluer le travail de Dotclear et le support de sa communauté qui s'est toujours montrée très réactive !</p>
Mise à jour de Dotclear 2.1.6
urn:md5:7c08d4d25c64c1118dcfd7693068b34f
2009-10-04T12:27:00+02:00
2013-09-28T18:01:08+02:00
Guillaume Vialet
Projets
blog
dotclear
maintenance
<p><strong>Dotclear</strong> passe en version <strong>2.1.6</strong> et corrige au passage <a href="http://dev.dotclear.org/2.0/query?status=closed&group=resolution&milestone=2.1.6">plusieurs dizaine de bugs</a>, plutôt que d'apporter de nouvelles fonctionnalités.</p> <p>J'ai fait une mise à jour manuelle, comme à mon habitude. ;-)</p>
<p>Si vous rencontrez quelques soucis, consultez les <em>threads</em> <a href="http://forum.dotclear.net/viewtopic.php?id=40602" hreflang="fr">plugins</a> ou <a href="http://forum.dotclear.net/viewtopic.php?id=40603" hreflang="fr">thèmes</a> du forum Dotclear afin d'avoir de plus amples informations sur les modifications avancées de cette version.</p>
<p>A vos mises à jour !</p>
<div class="mise-a-jour">
<p><strong>MAJ du 16/10/09</strong> : Il fallait penser à mettre à jour les plugins dont certains sont liés aux release (par exemple les widgets de présentation) ainsi que les templates par défaut. Merci à <a href="http://forum.dotclear.net/" hreflang="fr">la communauté dotclear</a> de leur aide précieuse !</p>
</div>
Blog down quinze jours ?
urn:md5:8a606a093945ef90360cf23c58bf5629
2009-08-17T23:12:00+02:00
2013-09-28T18:01:16+02:00
Guillaume Vialet
Projets
blog
hebergement
ovh
<p>Ce blog est hébergé par <strong>OVH</strong> via leur offre mutualisée grand public (300gp). OVH a totalement <a href="http://www.ovh.com/fr/hebergement_mutualise/anciennes_offres_hebergement_mutualise.xml" hreflang="fr">refondu sa gamme mutualisée</a>, baptisée <strong>mutu2009</strong>.</p> <p>Malheureusement pour les clients qui comme moi doivent renouveler leur hébergement en plein mois d'août, et bien que la nouvelle gamme soit publique et déjà disponible, il n'est pas encore possible de passer d'une ancienne offre à une nouvelle... enfin pas avant septembre.</p>
<p>A ce jour sans véritable réponse de la part du support commercial, et qui plus est, étant donné <strong>la grosse différence de prix</strong> entre le 300gp (65 euros/an) et le <a href="http://www.ovh.com/fr/hebergement_mutualise/hebergement_web_mutualise_perso_25go_trafic_500go.xml" hreflang="fr">pack Perso</a> (28 euros /an) pour pratiquement autant voire plus de services, je me vois dans l'obligation d'attendre que la migration soit possible. C'est-à-dire voir disparaître temporairement mon blog en espérant que la migration soit ouverte aux anciens (et fidèles...) clients avant septembre. :-(</p>
<p>Inch'Allah !</p>
Nouvelle mise à jour de dotclear : 2.1.3
urn:md5:8af2ff7de3c10d963a38fc0e85687d2f
2008-11-21T00:52:00+01:00
2013-09-28T18:01:30+02:00
Guillaume Vialet
Projets
blog
dotclear
maintenance
<p>Ce sont les aléas des nouvelles versions : <strong>les mises à jour se font à un rythme soutenu</strong>.</p> <p>J'ai installé manuellement et sans aucun problème la version 2.1.3 qui succède à la 2.1.1 (les versions sortent tellement vite que la 2.1.2 est déjà de l'histoire ancienne passé avant même d'avoir été lancée) et corrige un problème liée à la fonction de... mise à jour automatique. :-\</p>
<p>Plus d'informations sur ce correctif <a href="http://www.dotclear.net/blog/post/dotclear-2.1.2">sur le blog de Dotclear</a>.</p>
<p>Au passage, si vous utilisez ce magnifique outil de blogging, n'oubliez pas de <a href="http://www.dotclear.net/donate/">faire un don</a> à l'équipe de développement.</p>
Mise à jour de dotclear
urn:md5:d97125e9fd093b7f600d7a3136e6e0b0
2008-11-13T16:43:00+01:00
2013-09-28T18:02:02+02:00
Guillaume Vialet
Projets
blog
dotclear
maintenance
<p>Mise à jour du moteur de ce blog, l'excellent <strong>Dotclear 2</strong>, qui s'est très bien déroulée en suivant les <a href="http://doc.dotclear.net/2.0/admin/upgrade">instructions générales</a>.</p> <p>La version 2.1.1 apporte quelques améliorations intéressantes par rapport à la v2.0, comme les <strong>mises à jour automatiques</strong>.</p>
<p>J'en ai profité pour identifier et corriger un bug sous <acronym title="Internet Explorer 7">IE7</acronym> lié à la balise <object> qui cassait la mise en page et faisait "disparaître" la colonne de droite avec le thème <em>Modern</em>.</p>
<p>L'installation originale de ce blog s'est faite en séparant du dossier de dotclear les dossiers <em>public</em> et <em>themes</em> de manière à en faciliter la mise à jour. Le thème <strong>Modern</strong> a été copié puis renommé de manière à avoir mon propre thème personnalisé.</p>
<p>De plus, le dossier dotclear n'est pas visible, au profit d'une URL plus commune (/blog) grâce aux instructions glanées <a href="http://forum.dotclear.net/viewtopic.php?id=35481">sur un des threads du forum</a> de dotclear.</p>