Vialet.org - Mot-clé - strategieBlog personnel de Guillaume Vialet : RGPD, spam et vie privée2023-09-04T14:34:42+02:00Guillaume Vialeturn:md5:9535d818376275b9673fdcc78d8ab0ebDotclearLa guerre est une affaire sérieuseurn:md5:7ce3dab034f37225d62b883fe56b0d652009-11-07T18:09:00+01:002009-11-07T18:22:45+01:00Guillaume VialetCitationscitationguerrehistoirelivrestrategie <blockquote><p><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Clemenceau" hreflang="fr">Georges Clémenceau</a> aurait dit : « La guerre est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux mains des militaires. » Certes. Encore faut-il que les civils s'y intéressent.</p></blockquote>
<p><strong>Général Michel Yakovleff</strong> en épigraphe de son ouvrage <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2717857346?ie=UTF8&tag=blogvialeorg-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2717857346" hreflang="fr">Tactique Théorique</a>.</p>La recette de la victoireurn:md5:80ba3aed41ad2340acee254bc0972df42009-10-19T23:54:00+02:002009-11-01T23:07:44+01:00Guillaume VialetCitationscitationguerrejaponphilosophiestrategie <blockquote><p>Je ne connais de recettes pour assurer la victoire. Ce que je sais, c'est qu'il faut saisir toute possibilité et ne jamais laisser s'échapper une occasion.</p></blockquote>
<p><strong>Kenshim Uesugi</strong>, cité dans le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Hagakure" hreflang="fr">Hagakuré</a> (XVIIIe siècle)</p>Citation du jour : dépasser son objectifurn:md5:8bba82f99bfb66b597fd77fdfe0b6a452008-12-08T13:50:00+01:002009-10-17T18:02:42+02:00Guillaume VialetCitationscitationstrategie <blockquote><p>Dépasser son objectif, c'est aussi le manquer.</p></blockquote>Les 8 principes stratégiques de Liddell Harturn:md5:92fcb26858e1351696273560fad186772008-11-27T21:50:00+01:002014-04-27T18:01:48+02:00Guillaume VialetHistoireguerreliddell-hartlivrestrategie<p>J'aimerais refermer le passionnant ouvrage « <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2262026149?ie=UTF8&tag=blogvialeorg-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=6746&creativeASIN=2262026149">Stratégie</a> » de <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Basil_Liddell_Hart" hreflang="en">Basil Liddell Hart</a> en vous livrant ce que l'auteur a appellé les <em>8 principes stratégiques fondamentaux</em>.</p> <p><a href="https://vialet.org/public/stock-image/risiko.jpg" title="Risiko - Courtesy Duel Studio, all rights reserved"><img src="https://vialet.org/public/stock-image/.risiko_m.jpg" alt="Risiko - Courtesy Duel Studio, all rights reserved" style="display:block; margin:0 auto;" title="Risiko - Courtesy Duel Studio, all rights reserved" /></a></p>
<p><strong>Liddell Hart</strong> les classe en 6 principes <em>positifs</em> (ce que vous devez vous efforcer de faire), et 2 principes <em>négatifs</em> (ce qu'il ne faut éviter).</p>
<p>Bien qu'ils aient vu le jour sous la plume d'un théoricien de l<em>'Art de la guerre</em>, leur portée n'en est pas moins universelle (on utilise communément l'expression « art de la guerre » par opposition aux sciences - loin de moi l'idée de donner aux guerres une quelconque valeur, ne serait-ce qu'artistique).</p>
<h3>Principes positifs</h3>
<h5>1. Ajustez votre fin à vos moyens.</h5>
<p>Ne visez pas un objectif qui dépasse les ressources qui vous sont alloués. Souvent, une bonne stratégie consiste à atteindre un but final par étapes dont chacune sera taillée à la mesure de vos moyens.</p>
<h5>2. Conservez toujours votre objet présent à l'esprit.</h5>
<p>L'enthousiasme, les succès rapides ou les situations de crise mettront à rude épreuve la ligne directive que vous aurez tracé. Restez concentré sur le but que vous vous êtes fixé. Détourner des ressources en vue de batailles faciles, c'est souvent s'éloigner de la victoire.</p>
<h5>3. Choisissez la ligne (ou le développement) de moindre attente.</h5>
<p>Frappez l'adversaire là où il s'y attend le moins ; surprenez-le. Bousculez ses propres plans en dévoilant les vôtres ; marquez psychologiquement l'adversaire.</p>
<h5>4. Exploitez la ligne de moindre résistance.</h5>
<p>L'objectif n'est pas de provoquer la « mère de toutes les batailles », mais d'arriver à vos objectifs. Appuyez de toutes vos forces sur les points faibles du dispositif ennemi : jointures entre deux armées, zones faiblement défendues, objectifs secondaires, etc.</p>
<h5>5. Adoptez une ligne d'opération procurant des objectifs alternatifs.</h5>
<p>Afin de conserver la surprise, l'initiative et d'exploiter la ligne de moindre attente et dans une certaine mesure, de moindre résistance, vous devez cacher à l'armée adversaire vos véritables dessins en menaçant plusieurs objectifs à la fois.</p>
<h5>6. Assurez-vous de la souplesse, à la fois, du plan et du dispositif qui doivent pouvoir s'adapter aux circonstances.</h5>
<p>La souplesse du plan, c'est anticiper tous les succès ou les infortunes possibles. Votre stratégie doit pouvoir s'adapter aux réalités de la guerre et aux réactions de votre adversaire. Votre dispositif doit lui aussi permettre la souplesse nécessaire aux changements du plan : renforcer une aile, déplacer rapidement des troupes, exploiter une brèche...</p>
<h3>Principes négatifs</h3>
<h5>7. Ne jetez pas tout le poids de vos moyens dans une affaire quand votre adversaire est en garde.</h5>
<p>La meilleure attaque, c'est la défense. C'est à vous de provoquer l'adversaire et de le placer dans une situation où vous aurez la possibilité de contre-attaquer ses forces lancées contre vous et non l'inverse.</p>
<h5>8. Ne renouvelez pas une attaque sur la même ligne (ou dans la même forme) après qu'elle a échoué une première fois.</h5>
<p>Votre adversaire aura très vite identifié vos objectifs et les moyens mis en œuvre, autant stratégiques que tactiques, pour les atteindre. En répétant une telle attaque, vous perdrez l'avantage offert par la ligne de moindre attente et de moindre résistance...</p>
<p>Lorsque l'on étudie la <strong>Première Guerre mondiale</strong> à la lumière de ces principes, il est évident que la grande stratégie et la stratégie employées sont en complète contradiction avec Liddell Hart. Si le Haut-Commandement allemand avait suivi ces principes, et donc respecté le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Schlieffen">plan Schlieffen</a> à la lettre, on peut sérieusement supposer que la guerre aurait pris fin en 1914.</p>Tué à l'ennemiurn:md5:530c771fd7ff4e61e07378c0a71f70d12008-11-11T10:29:00+01:002013-11-12T11:50:00+01:00Guillaume VialetHistoirecommemorationguerrepolitiquestrategie<p>Il y a maintenant 90 ans, près de la Marne, dans un petit village aujourd'hui disparu appelé <strong>Ripont</strong>, mon grand-oncle <strong>Adrien Husband</strong> devait trouver la mort. C'était le 27 septembre 1918, à peine un mois-et-demi avant la fin de la première guerre dite « moderne ».</p> <h3>De l'Algérie à la Marne</h3>
<p><strong>Né à Saïda</strong>, près d'Oran, en 1889, il est lieutenant en 1918 lorsqu'il rejoint le front avec le <strong><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/2e_r%C3%A9giment_de_tirailleurs_marocains#La_Premi.C3.A8re_Guerre_mondiale" hreflang="fr">2ème Tirailleurs Marocains</a></strong> (2e <acronym title="Régiment de Tirailleurs Marocains">RTM</acronym>), régiment mixte composé à la fois de pieds noirs et de troupes « coloniales », engagé tardivement dans la guerre (l'état major français est d'abord réticent à l'idée d'aligner des troupes indigènes, mais face aux dernières offensives allemandes de 1918, toutes les ressources - américaines, coloniales - sont bonnes à prendre).</p>
<p>Face à l'imminence de la fin du conflit, après 5 années de saignées et l'effondrement moral de l'Allemagne (qui débutera véritablement le 29 septembre 1918), Adrien n'a d'autres pensées que s'illustrer sur le champ de la <a href="http://pagesperso-orange.fr/champagne1418/bataille/sept18/batsept18.htm" hreflang="fr">2ème bataille de la Marne</a>. A défaut de gloire et de médaille, c'est une balle qui le fauchera en pleine tête : il venait de fêter ses 29 ans.</p>
<p><a href="https://vialet.org/public/famille/acte-deces-militaire.jpg" title="Acte de décès d'Adrien Husband"><img src="https://vialet.org/public/famille/.acte-deces-militaire_m.jpg" alt="Acte de décès d'Adrien Husband" style="display:block; margin:0 auto;" title="Acte de décès d'Adrien Husband, rédigé le 29 Mai 1919" /></a></p>
<p>Le petit village de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Rouvroy-Ripont" hreflang="fr">Ripont</a> ne fut même pas reconstruit après guerre, tant sa destruction était totale. Mon grand-père rapatria après-guerre le corps de son frère, qui repose maintenant en paix en Normandie.</p>
<h3>Les commémorations de 14-18</h3>
<p>Que dire aujourd'hui de ce fatras médiatique autour des commémorations de la "Grande Guerre" ? Je reprendrai le commentaire publié dans <a href="http://www.lemonde.fr/" hreflang="fr">Le Monde</a> d'Antoine Prost, professeur à l'université Paris-I-Sorbonne :</p>
<blockquote><p>Choisir Douaumont plutôt que l'Arc de triomphe, c'est se ranger du côté des victimes plutôt que du côté des vainqueurs. Cela revient, comme quand on célèbre Guy Môquet, à mettre l'accent sur la compassion sans se poser la question de la repentance. En cela, le président de la République est parfaitement en phase avec l'époque.</p></blockquote>
<p>Il est plus que temps aujourd'hui d'aborder la question de la repentance, c'est-à-dire de la <strong>responsabilité</strong> et de la <strong>culpabilité</strong> de la France dans ce massacre. 90 ans après les faits, la classe politique française et l'Armée se posent encore la question de la réhabilitation des quelques 600 fusillés pour l'exemple <em>officiels</em>, c'est-à-dire des hommes désignés ou tirés ou sort afin d'être passés par les armes.</p>
<p>Je ne saurais trop vous conseiller une fiction, <em><a href="http://www.imdb.com/title/tt0050825/" hreflang="en">Path of Glory</a></em>, de Kubrick qui vous plongera dans l'aberration du code militaire français (le film fut d'ailleurs interdit de projection en France pendant près de 18 ans...).</p>
<p>Au delà de cette focalisation sur le troufion de base, qui n'est que l'arbre qui cache la foret, c'est bien les événements de 1914-1918 qu'il faudra pendre le temps d'enseigner et de <em>faire comprendre</em>.</p>
<h3>Les fautes de la France</h3>
<p>Tout d'abord, l'aveuglement idéologique et la bêtise dont firent preuve le Haut Commandement français (népotique et corrompu) mais aussi anglais à préférer le choc, l'offensive directe, à une réelle approche stratégique indirecte. Et ce, pendant 5 longues années. Les poncifs tactiques de l'armée française sont nombreux à ce sujet, celui-ci est particulièrement représentatif :</p>
<p><q>Action locale en vue d'entretenir la combativité.</q></p>
<p>En d'autres termes, lancer un assaut <em>pour rien</em>. Sans objectif.</p>
<p>Ensuite, c'est l'anachronisme de la pensée militaire française alors que de nombreux exemples sont à sa disposition : la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_S%C3%A9cession" hreflang="fr">Guerre de Sécession</a>, celle des <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Boers" hreflang="fr">Boers</a> et plus proche encore, le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_russo-japonaise" hreflang="fr">conflit russo-japonais</a> (1904-1905). Les précédents sont donc nombreux et ne peuvent avoir été ignorés, si ce n'est <em>volontairement</em>.</p>
<p>Le fantassin français est mal équipé : pantalon rouge, pas de casque ; il porte un sac de 35 kg et est armé d'un fusil <em>Lebel</em> sans chargeur. Surtout, le <em>Règlement de manœuvre d'Infanterie</em>, totalement surréaliste, a un siècle de retard dans ses préceptes. En voici un exemple :</p>
<p><q>Article 330. Dès que le moment de l'assaut devient proche, la baïonnette est mise au canon. Entraînés par les officiers et les gradés, les tirailleurs prennent le pas de course et se jettent, baïonnettes hautes, sur l'adversaire au cri de « En avant, à la baïonnette ! » Les tambours ou clairons sonnent ou battent la charge.</q></p>
<p>On comprend mieux les conditions dans lesquelles Adrien trouva la mort, mais moins le fait qu'à la toute fin du conflit, on a toujours recours à ces charges inutiles et meurtrières... <a href="http://www.dailymotion.com/swf/k5J11sfrGXDdh5Ov82" hreflang="fr">Le premier film d'un assaut</a>, daté de 1916, montre bien l'harnachement et la fameuse baïonnette au fusil du <em>Règlement</em>.</p>
<p>Enfin, c'est une France qui jette pour la première fois de son histoire une telle masse de soldats sur un front réduit, s'embourbant elle-même dans une guerre de position. C'est une France qui ne comprend pas l'intérêt stratégique que procurent les lignes de chemin de fer (et le déplacement rapide de troupes d'un front à l'autre). C'est une France qui ne comprend pas non plus les implications d'une guerre totale et industrialisée. Et c'est finalement une France <em>victorieuse</em> qui ne saisit pas, à la toute fin, l'opportunité de faire une vraie paix européenne et qui ouvrira directement la voie à un nouveau conflit.</p>
<p>Ces <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Clemenceau" hreflang="fr">Père la Victoire</a></em> (Clemenceau), ces <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Joffre" hreflang="fr">Joffre</a>, ces <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9tain" hreflang="fr">Pétain</a>, ces <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Georges_Nivelle" hreflang="fr">Nivelle</a>, sont autant de figures que l'histoire a jugées mais pas encore condamnées. Que l'on cesse de parler des <strong>tués à l'ennemi</strong>, qu'on arrête de se recueillir sur les tombes, et que l'on parle véritablement de la Première Guerre mondiale.</p>
<p>Je finirai ce billet sur une phrase extraite du discours de Nicolas Sarkozy prononcé ce jour, que je vous laisse sans commentaire :</p>
<blockquote><p>Je penserai à cette jeunesse qui n'ira plus mourir en masse sur les champs de bataille. Je penserai à ces hommes dont on avait trop exigé, qu'on avait trop exposés, <strong>que parfois</strong> des fautes de commandement avaient envoyés au massacre et qui un jour n'ont plus eu la force de se battre.</p></blockquote>Citation du jour : Basil H. Liddell Harturn:md5:36aa3bfdcefb36f71da47613746565d12008-11-07T10:01:00+01:002009-11-07T18:15:47+01:00Guillaume VialetCitationscitationguerrestrategie <blockquote><p>Dans toute campagne, la stratégie la plus saine consiste à différer la bataille, et la plus saine tactique à différer l'attaque, jusqu'à ce que la dislocation morale de l'adversaire permette d'assener le coup décisif.</p></blockquote>
<p><a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Liddell_Hart" hreflang="en">Basil H. Liddell Hart</a>, dans son livre <a href="http://www.amazon.fr/gp/product/2262026149?ie=UTF8&tag=blogvialeorg-21&linkCode=as2&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2262026149" hreflang="fr">Stratégie</a>, reprenant et perfectionnant une citation de Vladimir Ilitch Oulianov, dit <strong>Lénine</strong>.</p>