Cela fait quelques temps déjà que je reçois les e-mailings d'un certain programme marketing baptisé E-shoppeuses sans pour autant m'intéresser à la société qui se cache derrière ce nom. C'est maintenant chose faite.
Las de recevoir des e-mails commerciaux sur une boîte qui devrait en théorie n'en recevoir aucun et certainement pas des fameux e-mailings en opt-in partenaires, je décide donc d'en savoir plus sur ce « rendez-vous des e-shoppeuses ».
N'étant pas une « e-shoppeuse » (sic) et après trois nouveaux e-mails poussés sur une adresse « propre » qui n'est plus censée recevoir de sollicitations commerciales depuis le grand nettoyage de 2004, j'ouvre donc le code source de l'e-mailing et étudie les mentions légales de ces pourriels.
De 24h00.fr à Fimalac en passant par Webedia
Ces e-mails sont expédiés, selon les mentions affichées dans ceux que j'ai reçu, par la société Webedia SAS (plus connue pour détenir dans son portfolio le site PurePeople.com) et indiquent ceci :
Vous recevez cet e-mail car vous avez accepté de bénéficier des meilleures propositions du Rendez-vous des E-shoppeuses™ et de ses partenaires.
Ce site - ou plutôt ce programme destiné à pousser par e-mail de la publicité tout ce qu'il y a de plus classique sous un verni « bons plans » ou encore « ventes privées » - était jusqu'en début d'année la propriété de Patrick Robin, éditeur du site de vente privée 24h00.fr devenu après plusieurs transformations successives une « agence de stratégie digitale ».
Il a en effet été revendu au groupe Webedia en décembre 2012, comme l'indique les indiscrétions publiées sur le site Petitweb.fr :
Patrick Robin a vendu son activité régie de base de données spécialisée e-shoppeuse à Webedia en décembre dernier. Du coup, 24h devient une agence conseil en stratégie digitale, avec comme spécialité les médias sociaux et le e-commerce. L'agence compte 30 personnes et des clients comme Lacoste, Zadig et Voltaire, Dim, Actes Sud.
Webedia, quant à lui, possède les sites PurePeople, PureTrend ou encore PureShopping qualifiés par le Figaro de « pépites ».
Le Rendez-vous des E-shoppeuses est donc venu s'ajouter à ces pépites.
Webedia Group, lancé il y a à peine cinq ans, annonce ainsi cumuler 10 millions de visiteurs uniques par mois, avoir un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros et un résultat d'exploitation de 6,5 millions d'euros, toujours selon le Figaro.
Ce rachat se serait-il opéré afin de mieux habiller la mariée ? En effet, quelques mois plus tard le groupe Webedia s'est à son tour fait racheter par Fimalac, la société d'investissement de Marc Ladreit de Lacharrière, qui a aussi avalé deux mois après le portail AlloCiné.
E-shoppeuses, héritières du programme de 24h00.fr ?
Pour en revenir à ce programme E-shoppeuses auquel je ne me suis jamais inscrit et dont j'imagine qu'un de ses « partenaires » leur aura revendu mon adresse e-mail, j'ai noté quelques similitudes quant aux méthodes de feu 24h00.fr.
D'abord inscrit à un site de vente privée 24h00.fr en septembre 2006 avant qu'il ne soit distancé par son concurrent vente-privee.com, le projet est devenu « un site d'intermédiation pour les marques et les grandes enseignes féminines du Web » fin 2007. J'ai malheureusement été automatiquement abonné à ce programme sans que l'on me demande mon avis et bien que je sois totalement en dehors de la cible qu'il visait.
Je croyais pourtant avoir précisé mon sexe sur 24h00.fr premier du nom...
Puis, toujours sans mon accord, j'ai reçu de la publicité des partenaires de 24h00.fr, comme relaté dans ce billet déjà vieux de trois ans (ainsi que celui-ci publié il y a deux ans via feu le Palais des marques). En réalité, Viapresse a récupéré l'adresse e-mail que la vente privée leur aura communiquée lors d'une commande afin de m'envoyer ensuite des sollicitations.
Suivront trois « spams » courant 2011 pour d'obscurs services. J'imagine qu'il est peut-être arrivé à la base de 24h00.fr la même chose que celle de Wantuno, une autre vente privée ayant mordu la poussière ?
Je découvre ensuite que l'on m'a abonné d'office, sur une autre adresse e-mail, à ce « rendez-vous des e-shoppeuses », service lancé par Patrick Robin en juillet 2009 avant d'être revendu à Webedia. Son fondateur déclarait à cette occasion, à propos de cette base (la mise en avant est de mon fait) :
Le rendez-vous des e-shoppeuses est un programme unique sur le marché de la location de bases de données. C’est non seulement la plus importante base d’internautes féminins, mais aussi la seule qui soit exclusivement composée d’acheteuses en ligne. Enfin, c’est le seul programme à être principalement commercialisé à la performance (CPA) en utilisant la connaissance du comportement des cyber-acheteuses acquise par 24h00.fr depuis bientôt trois ans, mais également à travers les services de monétisation de notre audience et d’intermédiation.
Des messages restés sans réponse
J'ai reçu un minimum de trois sollicitations que je qualifierais d'assez classiques au profit d'Auchan, d'ASOS et de La Redoute. Elles sont du type que l'on trouve un peu partout sur le Web quand on laisse trop trainer ses adresses e-mail et sont relativement éloignées de la promesse du programme qui dit envoyer « [les] meilleures offres, les promotions et réductions du shopping en ligne ».
A noter que le dernier e-mailing commercial était poussée par le routeur eCircle.
J'ai bien entendu écrit à Webedia, à E-shoppeuses, à eCircle et même signalé le problème à Patrick Robin sur Twitter bien qu'il ne fasse a priori plus partie de la société, mais malgré cela je n'ai à ce jour obtenu aucune explication sur l'origine de cette captation ou le détail des données que ce groupe possède sur moi. M. Robin a depuis effacé sa courte réponse sur Twitter. :-(
En fait, je le confesse : je suis mauvaise langue. J'ai bien reçu une réponse à mon e-mail :
<info@rdveshoppeuses.fr>: host a.mx.planet-service.fr[83.167.45.65] said: 553 sorry, that domain isn't in my list of allowed rcpthosts (#5.7.1) (in reply to RCPT TO command)