Deezer 8 millions de titres

Huit millions de morceaux de musique, c'est beaucoup et peu à la fois. Difficile de comparer ce chiffre avec la production annuelle de titres au niveau mondial, cette information étant difficile sinon impossible à trouver. Comparons-le donc avec la concurrence.

  • Jiwa comptait avant sa fermeture mi-2010 4,8 millions de titres. La petite start-up accuse donc un sérieux retard face à son éternel rival.
  • WorMee, avant d'être condamné à disparaître suite à la participation d'Orange au capital de Deezer, recensait 4,9 millions de morceaux.
  • Spotify, n°1 européen du secteur, affiche 10 millions de titres au compteur. Deezer court évidemment derrière ce chiffre à 8 zéros...

Regardons maintenant quelques chiffres du côté du téléchargement payant, autre facette du marché de la musique numérique.

  • Le club des 4 millions : la Fnac (ce qui me semble très étrange), VirginMega, Starzik et 7digital. Des sites qui ne poussent pas vraiment du côté de l'exhaustivité.
  • Qobuz : 6 millions de titres dont de nombreux morceaux en qualité CD ;-)
  • musicMe qui fait mieux que le gros de la concurrence avec 6,1 millions de titres !
  • Apple/iTunes Store affiche près du triple de titres que ses principaux concurrents avec 11 millions de références.
  • AmazonMP3 qui aurait le leadership d'une courte tête devant iTunes Store avec pas moins de 11,5 millions de morceaux (sur 13 millions officiellement licenciés, selon l'IFPI).

Enfin, dans le domaine du gratuit, nous n'avons plus que Beezik sur le marché français qui affiche 2,4 millions de titres avec et sans DRM au compteur. C'est assez révélateur des limites du système de la « gratuité ».

Cette course aux chiffres cache difficilement plusieurs travers du marché :

  1. il est très difficile de proposer une offre riche et variée tant les conditions d'accès aux catalogues peuvent être difficiles ;
  2. la grande majorité des titres produits n'est pas disponible en téléchargement et encore moins en streaming, fut-il payé 10 euros par mois ;
  3. les distributeurs et les maisons de disque se contentent de livrer au public de la musique mainstream, celle la plus consommée, sans se soucier de ce que la longue traîne pourrait leur (r)apporter ;
  4. enfin, de nombreux ayant-droits s'opposent de toute façon à la réédition de leur musique, certains titres ou albums n'étant même pas disponibles sur CD Audio (sans parler des éditions limitées, des conflits juridiques qui bloquent les rééditions, le caca nerveux de certains artistes, etc.).

L'offre légale numérique qui devrait donc être celle de tous les records en matière d'exhaustivité, n'est qu'une pâle représentation de l'immense production musicale de ces dernières décennies.

Note : ces chiffres ne sont plus forcément d'actualité, n'hésitez pas à me corriger.